Les connasses du bureau

Je travaille dans un milieu que je qualifierais de "spécial". Si certaines seraient prêtes à s'entre-étriper pour y mettre un doigt de pied, je ne tire pour ma part aucune fierté d'y évoluer. J'ai conscience de me lever tous les matins pour n'apporter rien de rien à l'Humanité mais seulement pour engraisser un actionnariat déjà bien adipeux et noyé dans son fric. Bref, je ne suis pas corporate pour un sou.

Je voudrais ici rapporter quelques moments de vie professionnelle de type croustillants. Car le bureau est un tonneau des Danaides en terme d'inspiration pour foutage de gueule et de TDC.

Ajourd'hui donc, une réunion de connasses. Début de meeting: "oooh ça te va bien au teint le rose" "t'es trop beeelle!!" "oooh t'as bonne miiiine" "….ouai j'reviens des seychelles" "oooh toi t'as maigri, non?" "ouaiiii c'est grâce à mon prof de pilate"  [je précise à ce stade qu'aucune ne peut par ailleurs se piffrer et que ces échanges futiles ne sont qu'hypocrisie et manoeuvre politique].

Je ne vous cache pas qu'en cet instant là, je vis ce qu'on appelle un moment de solitude. Il est bien entendu hors de question que j'entre dans cette "discussion" dégoulinante de -fausse- guimauve et, de toute façon, je ne trouve pas que ce rose (qui, by the way, est un atroce rose-cul) lui aille bien, ni qu'une telle avec son énorme cul de 50 piges moulé dans une jupe léopard criarde, ait l'air d'avoir minci d'un iota.

Cela dit, si ces débuts de réunions protocolaires me sont souvent pénibles, j'avoue parfois observer avec délice cette profonde bêtise… un bonbon pour les yeux et les oreilles.

On finit par commencer la réunion mais, au bout de 5 minutes, connasse en chef s'écrit "whouaaaaa j'avais pas vu ton vernis c'est quelle teinte???" "c'est golden-silver-pinky-twist-orange"

Hystérie générale.

(J'ai mal)

Mon seul "rempart" : prendre mon regard le plus dédaigneux afin de leur signifier mon mépris (je sais qu'il est capté car on me reprochera plus tard de n'être pas assez """politique""", la politique voulant que j'entre dans cette caricature grotesque de la femelle).

La réunion finit par avancer. Péniblement. Car bien sur, dans son égo surdimensionné, la connasse a besoin de tirer la couverture à elle, ce qui fait qu'elle passe son temps à paraphraser ce que vient juste de dire sa "copine" connasse. A ce rythme là, on avance lentement... c'est laborieux.

A noter que ce tirage de couverture est particulièrement intéressant à observer quand un mâle se trouve dans les parages ; la connasse déploie alors son rire le plus hystérique au moindre mot que prononce l'homme (à propos de réparties dans lesquelles je cherche encore la vanne).

La réunion avance tant bien que mal et conclut sur un cérémonial semblable au commencement à grands coups de "j't'appelle, on dej ensemble" "t'es trop beeelle" "tu me donneras le n° de ton esthéticienne?" etc etc etc

(Je continue de bouder mais profite tout de même du spectacle de l'indigence...)

Bref, je travaille avec des cons.